Mémoire des luttes à Saint-Étienne et ailleurs
Natif du Chambon-Feugerolles, Benoît Frachon participera à de nombreux conflits sociaux qui ont secoué la vallée de l’Ondaine et le bassin stéphanois, notamment la grande grève des boulonniers de 1910. Libertaire et farouche partisan de l’anarco-syndicalisme au départ, il s’en détachera progressivement. Secrétaire général de la CGT de 1945 à 1967, président de celle-ci jusqu’en 1975. Membre du bureau politique du Parti communiste français (PCF), il en fut l’un des principaux dirigeants dans la Résistance.
C’est l’un des plus importants rassemblements qu’ait connus Saint-Étienne depuis la Libération. Plus de 20 000 manifestants étirés sur plus d’un kilomètre. Ce jour-là, les stéphanois.es en profitent pour acclamer les joueurs de l’ASSE, vainqueurs de la coupe de France. Pas de barricades et d’affrontements spectaculaires en ce 13 mai 68 mais le début d’une grande grève ouvrière. Outil de lutte, ces images nous montrent que la grève est aussi une libération, une réappropriation du temps et permet d’échapper à l’aliénation de la cadence de l’usine.
Communiste roumaine, résistante engagée dans les FTP-MOI (Franc tireur partisan – Main d’œuvre immigrée), seule femme du groupe Manouchian, elle organise les actes de résistance transportant armes et explosifs. Arrêtée, puis condamnée avec les 23 de L’ Affiche rouge, elle est guillotinée par les nazis le 10 mai 1944. Avant d’être exécutée, elle fit parvenir à la Croix-Rouge une dernière lettre, datée du 9 mai 1944, adressée à sa fille Dolorès.
Le jour même où la France est libérée, elle réaffirme dans le sang sa domination coloniale en Algérie : 45.000 morts à Sétif, Guelma, Kherrata et dans tout le Constantinois. La négation des massacres d’hier fait le racisme d’aujourd’hui !
La Caisse fraternelle et de prévoyance des ouvriers mineurs des compagnies dont le siège est à Saint-Étienne, s’inscrit à la fois dans l’histoire des mutuelles ouvrières et dans celle des caisses de secours miniers. Ses adhérents et ses contemporains, l’appelaient plus simplement La Fraternelle. Retour sur l’histoire de cet instrument de lutte et de solidarité prolétarienne.
Le 1er mai 1886, la pression syndicale permet à environ 200 000 travailleurs américains d’obtenir la journée de huit heures. Mais d’autres, moins chanceux, au nombre d’environ 340 000, doivent faire grève pour forcer leur employeur à céder.
Au printemps 2018, un article de Couac revenait sur Mai 1968 à Saint-Étienne. Mais la fin de Mai-Juin 68 ne signe pas le retour au calme, elle marque au contraire le début d’une période d’effervescence tous azimuts. Entretien sur la période qui suit Mai-Juin 68 et plus particulièrement sur le printemps 73, alors que convergent les contestations, avec Gilbert, qui participe alors aux mobilisations.
Retour sur la manifestation post second tour de 2017. Intéressant de (re)lire cet article à la lumière de ce qu’il se passe en 2023, à savoir un mouvement social de grande ampleur et des concerts de casserole.
Le 25 avril 1974, un coup d’État du Mouvement des forces armées (MFA) renverse le gouvernement de Marcelo Caetano, héritier du dictateur fasciste Salazar. S’ensuit deux années d’effervescence révolutionnaire, les usines sont occupées, de même que les terres agricoles et les maisons vides. La Révolution portugaise « constitue le dernier exemple d’un processus authentiquement révolutionnaire dans le monde occidental ».
Au sein du mouvement ouvrier stéphanois, les passementiers et les ouvriers du textile n’occupent pas le devant de la scène. Les premiers rôles sont plutôt tenus par les mineurs et les métallurgistes, souvent en première ligne des luttes ouvrières et impliqués dans des violences d’ampleur et de nature diverses. Et pourtant, les 13 et 14 avril 1848, les passementier.e.s se livrent à de véritables émeutes et des couvents accueillant des métiers à tisser sont mis à sac.